Salon du végétal :rencontre du troisième type
Après des années à Angers au mois de février et deux années à Nantes en juin, le Salon phare de la filière teste cette année le créneau de septembre. À cette occasion, il est totalement remanié. À plus de 30 ans, il revient quasiment dans l’ère de l’inconnu !
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L’instant critique… Celui qui précède un rendez-vous important sans qu’on puisse précisément savoir quelle orientation il va prendre, même si, en tant qu’organisateur, on sait avoir mis tout son cœur et son ardeur pour que tout soit réussi… Tel est le moment que chacun vit à quelques jours d’un grand rendez-vous, qu’il soit personnel ou professionnel. Le Salon du végétal vit actuellement ce moment, cette dernière ligne droite abordée sereinement pendant tant d’années avec la certitude d’avoir au bout une belle gratification, mais que les aléas de la filière ont rendue plus incertaine.
Le rendez-vous majeur de la filière du végétal d’ornement se cherche une seconde jeunesse. Force est de reconnaître que, cette année, de nombreux aspects ont évolué. Au point qu’il devient utile de présenter à nouveau la manifestation, dont les contours pourraient bien dérouter les habitués ! Voici donc venu le moment de rassembler tout ce que nous avons pu déjà vous annoncer dans nos dernières éditions papier et différentes newsletters hebdomadaires, depuis que les organisateurs ont, en avril dernier, dévoilé l’essentiel des principaux changements.
Au-delà de la nouvelle date (du 10 au 12 septembre), à laquelle nous avons désormais eu le temps de nous habituer, puisqu’elle avait été décidée dès l’an dernier, il faut retenir que le Salon se recentre autour du végétal et sera axé, cette année, sur la distribution et le commerce (les professionnels du paysage auraient difficilement été mobilisables à moins de trois mois de Paysalia). L’ouverture aux visiteurs professionnels ne se fera que l’après-midi du mardi 10 septembre (à partir de 13 heures). Le jeudi 12 après-midi sera ouvert au grand public, ce qui va circonscrire les rendez-vous professionnels proprement dits à l’équivalent de deux journées pleines. Enfin, le Hall XXL des dernières éditions, situé à droite du parc des expositions quand on y pénètre, est abandonné pour mieux regrouper les exposants dans les Halls 1 à 4 ainsi que le Grand Palais, qui leur fait face.
Un mardi matin pour chacun, pour du sur-mesure !
C’est donc par une matinée en mode privé que s’ouvrira le Salon du végétal. L’évolution n’est pas symbolique : pendant cette matinée, les exposants sont invités à organiser des événements. La FNPHP, Fédération nationale des producteurs de l’horticulture et du paysage, organisera son congrès 2019 dans ce cadre (voir LeLienhorticole n° 1087, p. 10). On sait que, demain, les Salons sont amenés – comme tous les autres moyens de communication et d’échange – à évoluer et à proposer de nouvelles synergies. Paysalia a parfaitement réussi cette mutation, en agglomérant autour de lui, tous les deux ans à Lyon, le congrès de l’Unep-Les entreprises du paysage, mais aussi des réunions techniques de divers organismes, Plante & Cité, par exemple. Le congrès de la FNPHP à Nantes est l’occasion pour les professionnels concernés de participer au rendez-vous annuel de leur organisme professionnel et à un Salon en un seul déplacement.
C’est aussi le moyen de fédérer et de rassembler un maximum de professionnels. La FNPHP s’est engagée à revenir tous les deux ans. Elle manifeste ainsi la traduction de sa volonté de « ne pas subir et d’être force motrice des changements ». Les travaux des congressistes en matinée se poursuivront avec l’inauguration d’un « Espace Concept Store », qui vise à interpeller sur les futurs modes de consommation des produits horticoles. Cet espace sera visible des visiteurs durant les trois jours du Salon.
Le Grand Palais devient le cœur du Salon, à la faveur de la réorganisation des halls
La configuration physique du Salon évolue aussi profondément, à la faveur de l’abandon du Hall XXL (voir LeLien horticole n° 1086, p. 8). Le plus grand hall restant, le Grand Palais, accueillera la filière amont (soit les obtenteurs, semenciers, producteurs de jeunes plants, fournisseurs d’intrants et de matériel). On y trouvera aussi les produits présentés au concours Innovert et le « Jardin Pixel ».
Le Hall 1 sera réservé aux espaces verts, le Hall 2 regroupera les stands par régions et par pays (exposants internationaux). Le Hall 3 sera dédié aux fleurs coupées et aux plantes d’intérieur, aux équipements pour la distribution ainsi qu’au pôle formations-emploi. Le Hall 4 rassemblera les producteurs qui commercialisent auprès de la distribution.
« Espace Merchandising » pour fidéliser le client, « Jardin Pixel » pour scénariser l’offre
L’« Espace Merchandising », toujours dans le Hall 4, est l’une des traductions de l’évolution des relations avec la distribution de l’édition 2019. L’idée est d’y « capter et fidéliser les consommateurs de demain » et d’être un lieu d’inspiration pour ce type de vente. Soutenus par la FNMJ, Fédération nationale des métiers de la jardinerie, six « merchandiseurs » y associeront végétaux et fournitures pour un concours présidé par Benjamin Déjardin, président de la FNMJ.
Mais cette évolution se traduit aussi par le « Jardin Pixel », un nouvel endroit destiné à mieux valoriser les produits horticoles et l’innovation. Sur 700 m2, au sein du Grand Palais, les exposants pourront scénariser leur offre « de manière ludique et concentrée » grâce à un espace de jardinières. Obtenteurs, multiplicateurs ou diffuseurs, qui sont par ailleurs les exposants visés dans le Grand Palais, pourront y présenter toutes les gammes qu’ils souhaitent, plantes horticoles ou de pépinière, vivaces ou fleurs coupées, aromatiques ou plants fruitiers…
L’idée est de proposer une zone d’inspiration et de sourcing pour sélectionner des végétaux et imaginer les associations entre eux, de montrer les innovations et les expérimentations en cours et, enfin, de permettre un travail conjoint entre obtenteurs et multiplicateurs, producteurs et distributeurs afin d’ influer sur l’offre et le marché et favoriser un travail concerté en amont entre acteurs de la filière. Un peu à la manière de ce qui se passe en juin aux Pays-Bas et en Allemagne, avec les fameux « Pack Trials »…
Faites votre jardin et dites combien vous seriez prêt à le payer !
Autre évolution qui traduit la volonté d’inscrire l’édition 2019 dans un axe orienté « distribution » : « L’après-midi consommateurs ». Cette ouverture du jeudi 12 septembre à partir de 13 heures au public a été perçue, au premier abord, comme un retour aux foires du dernier après-midi dans de nombreux Salons… un moment davantage destiné à liquider les stocks, pour ne pas avoir à recharger le camion, qu’à réaliser un véritable travail professionnel. Pour répondre à cette inquiétude, les organisateurs ont œuvré sur un vrai concept : l’ouverture au public vise à obtenir un retour consommateur sur les produits présentés au Salon.
Une boutique éphémère mise en place par Végépolys servira à tester les produits en vraie situation de vente. Et les visiteurs non professionnels seront invités à donner leur avis sur les produits primés au concours Innovert 2019. L’UMT STRATège (unité mixte technologique créée par de nombreux organismes professionnels) collectera les retours des consommateurs afin de dresser un véritable panorama des attentes en matière de végétal. Un questionnaire sera remis aux visiteurs, des étudiants collecteront les réponses et analyseront les résultats.
Au sein d’un stand dédié, le public pourra, à partir d’un choix de plantes, réaliser un aménagement de son choix comme s’il le faisait sur son balcon ou dans son jardin. Un test de cinq à dix minutes sera effectué, à l’issue duquel le visiteur sera invité à préciser ce qui a guidé ses choix et combien il serait prêt à dépenser pour sa réalisation. Une analyse par catégorie socio-professionnelle, âge, sexe, etc. sera faite dans la foulée. Ce sera aussi l’occasion de communiquer sur les labels et les actions qualité de la filière.
Des nouveautés, mais aussi une pérennité de ce qui fonctionne bien
Enfin, le mercredi 11 septembre de 17 h 30 à 19 heures, Chlorosphère présentera les tendances 2020-2021, les plantes qui seront les plus demandées, pour quelles raisons, et ce que cela implique pour le monde de la production. Pas vraiment nouveau ? Sauf que l’idée est ici d’en faire un événement bien plus large que de simples conférences. Et s’il faut faire évoluer le Salon, il ne faut pas non plus faire table rase de ce qui fonctionne bien. D’ailleurs, la soirée festive, qui avait connu un franc succès en juin 2018, sera reconduite. Elle sera ouverte à tous et payante. Carole Tolila, coprésentatrice de l’émission télévisée « Silence, ça pousse ! », y remettra les prix Innovert, concours lui aussi reconduit, bien qu’évoluant légèrement au niveau des catégories. Ce sera le mardi 10 septembre au soir, et préludera, on l’espère tous, à un bon millésime 2019 pour le Salon !
Pascal FayollePour accéder à l'ensembles nos offres :